20/04/2023

À D, mon ami qui me veut du mal

Avertissement de contenu: mort, sang, gore, suicide, idéation suicidaire


    D, très cher D, partenaire de ma vie. Chaque jour j'en ai assez de toi. Chaque jour je me demande comment j'ai fait pour te survivre et me trouver ici, malgré toi. Ou serait-ce grâce à toi. Peu m'importe. J'aimerais te voir partir en flammes, à jamais aspiré par ce néant que tu t'efforces à créer. J'aime m'imaginer que je me suis faite à l'idée qu'on ne se quittera jamais, que tu seras toujours là pour moi. Mais sache que malgré tout ton amour je te hais. Je fais juste semblant de l'ignorer. Je te mime un sourire mais je détourne mon regard.

Vaine affaire, je te vois partout. Je te vois dans chaque crevasse de mon visage, dans chaque marque sur ma peau. Je te vois dans chaque ride, à l'aspect curieusement plastifié, que tu laisses sur ma main. Je te vois dans l'étrange brouillard qui me traverse et m'enveloppe constamment. Je te vois au plus profond de mon œil. De quel droit crois-tu que tout mon être t'appartient? N'en auras-tu jamais assez?

Je ne fais que te tourner le dos, t'insulter, te claquer la porte au nez pourtant tu t'accroches, encore et encore, un poids énorme qui me tire la chair. Tu refuses de m'abandonner malgré mes cris de rage, morsures et griffures. Tu me brûles.

Je sens ton poids sur ma langue, ton voile sur mes yeux, ton liquide épais, opaque que tu pompes dans mon crâne, je te sens plier mes os, tirer sur ma jambe. Je te sens bloquer mon souffle. Je te vois ronger ma main. Brûler mes entrailles. Qu'est-ce que tu m'as laissé? Qu'est-ce qui m'appartient?

J'ai tant essayé de te tuer. J'ai appris que c'était inutile. Tu fais partie de moi, il est vrai, du plus profond de mon être. Mais tu m'es tout autant autre, corps étranger devenu mien. Pour me débarrasser de toi il me faudrait me vider de mes tripes, répandre mon sang sur le sol, pourtant je sais que tu y survivrais. Tu me dépasses. Tu es multiple. Si je décide de voir ceci comme un combat, jamais je ne gagnerai contre toi. Si ce qui doit arriver arrivera, il n'y a pas de raison de précipiter quoi que ce soit. Ceci tu me l'as appris, et j'essaye sincèrement de m'en souvenir. Quoiqu'il arrive. Tu avoueras tout de même que tu ne me facilites pas la tâche.

Tu me dis faire ça par amour. Pour me protéger. Je sais que tu es sincère. Mais n'existe-t-il pas un autre moyen? Tu ne me le pardonneras sans doute pas, mais je continue de rêver à une vie sans toi. J'ai besoin d'y croire. Même si ça rend les choses plus dures, plus pénibles encore. C'est tout ce qu'il me reste. Laisse-moi au moins ça.


Et brûle. Brûle éternellement. Je veux dévorer ta carcasse. Alors...


BRÛLE

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